Boyardville est un village dépendant de la commune de Saint-Georges-d'Oléron, dans la partie orientale de l'île d'Oléron. Cette petite station balnéaire est également un port de pêche et de plaisance.
Le nom de Boyardville dérive du célèbre Fort Boyard, situé à quelques kilomètres au large. C'est en effet à Boyardville qu'étaient entreposés les matériaux destinés à la construction du fort, et qu'étaient implantés les baraquements des ouvriers qui travaillaient sur ce chantier.
Moins connu, le Fort de la Galissonière (anciennement Fort Napoléon) est situé dans la forêt des Saumonards. Conçu pour protéger l'embouchure de la Charente et l'arsenal de Rochefort, il a perdu toute vocation militaire et est désormais reconverti en colonie de vacances.
Boyardville se situe dans la partie centrale de l'île d'Oléron, dans le centre-ouest du département de la Charente-Maritime. Appartenant au midi de la France — on parle plus précisément de « midi atlantique »1, au cœur de l'arc atlantique, elle peut être rattachée à deux grands ensembles géographiques, le Grand Ouest français et le Grand Sud-Ouest français.
Le quartier est bordé au nord par les forêts domaniales de Boyardville et des Saumonards et au sud par l'anse de la Perrotine, où vient se jeter le chenal du même nom. Cette station balnéaire peut compter sur deux vastes plages bordées de dunes (plages de Boyardville et des Saumonards), sur un plan d'eau et sur un port de plaisance de 200 anneaux. Les quais, bordés de maisons basses traditionnelles, accueillent restaurants, boutiques et quelques artisans. Depuis la jetée de Boyardville, la vue porte sur Fort Boyard, l'île d'Aix, Fouras, Le Château d'Oléron et par temps clair, l'île de Ré et La Rochelle.
Au sud, le site de Fort-Royer possède une plage paisible ainsi que des parcs à huîtres appartenant au bassin ostréicole de Marennes-Oléron. Les huîtres, qui prennent une teinte vert-bleu dans des bassins d'affinage (ou « claires ») sont ensuite convoyées par des petites embarcations, les plates.
En 1998, un marais salant a été remis en activité. Cette industrie, autrefois florissante, a assuré la prospérité de l'île pendant plusieurs siècles.
Le quartier se situe dans la réserve naturelle nationale de Moëze-Oléron, qui accueille de nombreux oiseaux migrateurs et hivernants.
L'histoire de ce village insulaire se confond avec la légende, comme tant d'autres en Oléron. Une tradition veut qu'un galion espagnol et sa cargaison d'or se soit échoué au XVIIe siècle au large de la plage des Saumonards. Le village commence à se développer au moment des grands travaux de fortification du pertuis, dont Fort Boyard reste l'exemple le plus célèbre. Sur terre, la tour-modèle de Boyardville accueille une petite garnison, puis une école de torpilles, une unité de la Marine nationale7. Le Torpilleur n° 6, un bâtiment d'instruction construit en 1876, est amarré à Boyardville pendant quelques années.
Le village a longtemps été un port de marchandises important, par lequel transitaient par bateau, avant la construction du pont d'Oléron, les marchandises en provenance et à destination de l'île. Ces marchandises étaient ensuite transbordées sur le tramway à vapeur desservant les villages de l'île du nord au sud. L'ancienne gare est toujours visible sur la route de Sauzelle.
Boyarville est sérieusement frappée par deux tempêtes majeures au cours des dernières décennies : la tempête Martin (dite « tempête du siècle ») de décembre 1999, durant laquelle des rafales de vent frôlant les 200 km/h sont enregistrées (station météo de Chassiron)8, et la tempête Xynthia de février 2010, qui provoque une forte submersion marine. La rupture d'une digue provoque d'importantes inondations dans une grande partie du quartier. De nombreuses maisons sont envahies par les eaux et la plupart des routes sont coupées9.
Une femme de 88 ans est retrouvée morte, victime d'une crise cardiaque à la suite de la brusque montée des eaux9. Après la catastrophe, l'état décide de raser 155 maisons du village, comprises dans des « Zones noires » rapidement contestées par une partie des propriétaires, regroupés dans l'Association pour la sauvegarde du site de Boyardville10.
En réaction aux événements qui ont suivi la tempête Xynthia, un vote prévoyant de manière symbolique « l'indépendance » du village a été organisé. 300 personnes se sont présentées à ce scrutin et 96 % de ces votants ont voté la création d'un « État libre de la République du Boyard »11, mesure symbolique12 visant à attirer l'attention des pouvoirs publics sur les destructions de maisons situées dans les zones sinistrées ou susceptibles de l'être à l'avenir.